Nous voilà arrivées à Xi’an, dans le Shaanxi (à ne pas confondre avec le Shanxi voisin d’où nous venons) après un trajet de nuit de 10h en train.
Le train de nuit est très fréquent en Chine, c’est une façon pratique de se déplacer sur de grandes distances, sans perdre trop de temps (puisqu’on est censé dormir pendant le trajet).Rien que de reserver des billets est assez folklo. Il faut comprendre les panneaux, écrire en chinois sur un carnet notre destination, horaire voulu, date.... et reserver au guichet en priant pour que l'hotesse comprenne notre magnifique gribouilli!
Pour l'instant, on obtient les fameux sésames sans souci!
C’est notre 2nd trajet, le premier s’était déroulé entre Datong et Pingyao en 2ème classe, en compartiments de 6 couchettes dures (mais tout à fait confortables).On était avec 4 chinois très discrets, et à peine entrées dans le train, tout le monde dormait, extinction des feux. Impeccable.
Pour le trajet vers Xi'an, nous avions pris une 1ère classe, soit des compartiments de 4 couchettes molles (perso, j'ai pas trop vu la différence de dureté mais par contre on a plus de place !).
Le "souci" avec cette classe, c’est qu’il n’y a que des touristes. Et les Européens sont beaucoup moins discrets que les Chinois (contrairement à ce qu'on pourrait penser!). La nuit a été un peu plus difficile entre le groupe d'Hollandais super excités de prendre un train de nuit et un ronflement permanent dans notre cabine….En fait, mieux vaut dormir avec 4 Chinois qu’avec 1 Allemand !
Arrivées à Xi’an au petit matin, on s'est recouchées!!
L'aprem, nous avons fait une découverte de la ville qui s’est révélée forte agréable. Xi’an a la particularité d’avoir un quartier musulman, appelé ici « quartier Hui . On y a retrouvé un petit air de Marrakech, avec des rues commerçantes remplies d’étals de viande qui fume, des pâtisseries orientales, des souks, une mosquée…
L’armée de terre enterrée
Le lendemain, ous sommes allées visiter la fameuse armée enterrée , située à une dizaine de kilomètres de Xi'an.
Pour mesurer la grandeur de cette découverte, il nous a fallu nous pencher un peu sur son histoire.
Il y a deux millénaires, un certain Qin Shi Huangdi est devenu premier empereur et, un peu mégalo sur les bords, il s’est dit « tiens, si je me construisais un méga tombeau et qu’en plus je me fais faire une énorme armée en terre qui me protègera quand je serai passé de l’autre côté » !
Et voici que 500 000 personnes furent employées pour les désidératas du Monsieur pendant une trentaine d’années à construire un tombeau, des soldats, des armes, des chars... A sa mort, finalement le peuple s’est révolté, une partie du chantier a été pillé, brûlé et tout est tombé dans l’oubli. Tout çà pour çà!
Ce n’est qu’en 1974 qu’un paysan creusant un puits tomba sur un bout de statue puis un autre etc etc…. S’en est suivi un énorme travail de récupération, de fouilles …. Chantier qui continue toujours aujourd’hui puisqu’il y a encore énormément de pièces à récupérer sous les terres.
Cette armée est désormais sous hangar pour la protéger de l’air et on peut y voir actuellement environ 1000 statues restaurées impeccablement et redisposées comme à l’origine, prêtes au combat et tournée vers l’Est.
Le souci du détail est impressionnant
On peut apercevoir aussi les fouilles en cours et l’énorme boulot de ceux qui travaillent dessus, affairés à reconstituer le puzzle géant que constituait cette armée, beaucoup de soldats, chevaux, archers ayant été retrouvés en mille morceaux.
Ici les archéologues et les fosses à leur état initial
Puis les "artistes" qui récupèrent les pièces, et les recollent minutieusement
C'est très interessant de voir tout cet énorme travail en amont!!
Sinon, rien à voir mais Hélène a testé les spécialités régionales, les Xiaochi, sorte de raviolis fourrés à diverses choses, ce fut plutôt bon!!
Demain, on file encore un peu plus vers le Sud Ouest, et on gagne le Sichuan (en avion cette fois!).